Paris, le 1er septembre : AREVA vient d’annoncer une nouvelle provision de 550 millions d’euros pour couvrir les surcoûts engendrés par la construction de son réacteur en Finlande. Pour la première fois, AREVA annonce le montant total des provisions liées à ce chantier -2,3 milliards d’euros. Ceci à rapporter au coût initial prévu : 3 milliards d’euros.
Depuis, la mise en chantier de cet EPR dit de 3ème génération, AREVA accumule les retards et les déconvenues qui ont aujourd’hui une traduction concrète en termes financiers : virtuellement, une multiplication par deux du coût initial.
Ces retards sont notamment consécutifs à des demandes répétées de la partie-contractante finlandaise de revoir le système de sécurité de l’EPR. Ces demandes –du reste formulées par l’ensemble des potentiels clients étrangers d’AREVA (la France continuant de demeurer mystérieusement à l’abri du risque nucléaire), sont consécutives à de graves erreurs de conception de ce réacteur
« Face à ce marasme économique, AREVA menace aujourd’hui son client finlandais d’interrompre la construction de l’EPR. En clair, AREVA prend en otage la sécurité des citoyens européens et lui impose un coût : les 2,3 milliards de provisions que l’entreprise vient de passer dans ses comptes » analyse Laura Hameaux, Responsable de Campagne Nucléaire à Greenpeace France.
Cette dernière turpitude de l’autoproclamée « renaissance nucléaire » nous éclaire sur la réalité de son modèle économique et politique. Le modèle nucléaire ne tient et n’a tenu qu’en l’absence de débat démocratique. Cette opacité a jusqu’alors maintenu dans l’ombre la structure de coût réel de ce modèle et les risques objectifs qu’il fait courir aux citoyens.
« Un réel débat démocratique doit être ouvert s’agissant de notre politique énergétique. Et ce débat devra d’abord poser des questions essentielles jusqu’alors totalement ignorées : quel est le coût réel de l’électricité nucléaire ? Quels risques techniques et géopolitiques ce modèle fait-il peser sur la planète ? Le nucléaire est-il réellement une réponse au défi du changement climatique comme le prétend AREVA ? » explique Antoine Foucher, Directeur des Campagnes à Greenpeace France.
La « renaissance nucléaire » ne saurait résister à l’examen de ces questions. Ce modèle craquèle à mesure qu’il cherche à s’exporter et donc s’expose au débat.
Greenpeace réitère sa demande d’arrêt immédiat du programme EPR dans sa globalité, qu’il s’agisse d’Olkiluoto, de Flamanville ou du nouveau projet de Penly.
Source Greenpeace
Sheldon Jr.
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